Il y a chez Timothée Chalamet un je-ne-sais-quoi de subtil qui transforme un regard en promesse, un silence en tension. A l’écran, il n’a pas besoin d’artifices, son intensité fragile et sa présence magnétique suffisent à capter l’attention. Acteur de la nouvelle vague milléniale, de celle qui vous emporte, vous submerge, vous bouscule comme une déferlante, il s’est imposé comme l’une des gueules d’ange d’Hollywood, porteur d’une voix, d’une sensibilité et d’un style singuliers.
Sa trajectoire fulgurante débute en 2017, lorsqu’il conquiert le grand public en incarnant Elio Perlman dans le romantique Call Me by Your Name. Le rôle lui vaut une nomination au Golden Globe et à l’Oscar du meilleur acteur, faisant de lui le plus jeune comédien nommé dans cette catégorie depuis quatre-vingts ans.
Les trophées s’accumulent ensuite dans sa vitrine, comme si la Mecque du cinéma avait décidé de ne plus jamais lui tourner le dos. Tout récemment, avec Un parfait inconnu, biopic consacré aux débuts de Bob Dylan, il a rappelé qu’il n’était pas seulement un phénomène, mais un interprète capable de donner chair aux légendes. Mais, au-delà de l’ivresse des critiques dithyrambiques, c’est vers d’autres horizons qu’il se projette. Le voilà désormais au centre d’une fresque trilogique attendue (le 16 décembre 2026) comme une révélation : Dune : Part Three, où il endosse à nouveau le destin impérial de Paul Atreides, figure prophétique imaginée par Frank Herbert qu’il a déjà hissée au rang de mythe contemporain et d’icône pop-culturelle. Et, comme pour rappeler qu’il refuse d’être enfermé dans une case, on retrouvera notre prodige dès février 2026 dans Marty Supreme, fresque sportive et aventureuse signée Josh Safdie. Dans les années 1950, un outsider flamboyant s’abandonne corps et âme à une passion que beaucoup jugent dérisoire, le tennis de table. Inspiré librement de la destinée de Marty Reisman, Timothée Chalamet campe un joueur exalté, prêt à défier les flammes de l’enfer pour atteindre la lumière. Surnommé “The Ambassador of Table Tennis”, Reisman combinait un talent exceptionnel à la raquette avec une personnalité de dandy provocateur. Que ce soit à la télévision, dans les clubs de Big Apple ou sur Broadway, il captivait son public avec son charisme et ses punchlines mémorables. Du désert d’Arrakis jusqu’aux matchs de ping-pong, vous l’aurez compris, le Franco-Américain multiplie les univers avec une aisance presque déconcertante.
Loin des caméras, Chalamet s’invente aussi une autre scène : celle du style. Il transforme le tapis rouge en podium expérimental. Costumes revisités, teintes audacieuses, lignes androgynes : il déconstruit les traditions, balaie les conventions, redessine et brouille les frontières et s’impose en porte-étendard d’une génération qui veut afficher sa liberté. Le tout servi avec cette distance élégante. Il l’a démontré en janvier dernier en jouant avec brio l’autodérision sur la scène de Saturday Night Live. A la veille de ses 30 ans, ce Peter Pan moderne incarne au fond une double dimension : celle de l’artiste engagé, conscient des histoires qu’il choisit de porter, et celle de la star montante, joueuse avec son image et les codes de son époque. Entre les distinctions déjà glanées et les horizons encore à conquérir, on attend de lui de nouveaux paris, de nouvelles prises de risque.
Une chose est sûre, avec Timmy, la surprise est toujours au rendez-vous.

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Vous avez interprété sur grand écran Willy Wonka dans Charlie et la chocolaterie, Paul Atreides dans Dune, Bob Dylan dans un biopic. Ce n’est pas trop intimidant, d’incarner des personnages de cette dimension-là !
TIMOTHÉE CHALAMET. C’est toujours angoissant d’incarner un personnage qui a été déjà joué par d’autres acteurs. Qui plus est quand ces acteurs ont marqué l’inconscient collectif et les annales du cinéma. C’est encore plus intimidant quand vous incarnez quelqu’un qui a existé vraiment, qui plus est quand il est encore en vie. Le risque, c’est que le public n’apprécie guère que vous vous appropriiez l’image, la gestuelle, le vécu et les émotions de personnes qu’ils vénèrent ! Ce qui est compréhensible !
Le personnage de Paul Atreides avait déjà été incarné de manière iconique par Kyle MacLachlan dans le film mythique de David Lynch. Lorsque vous avez préparé le rôle, avez-vous pris appui sur sa performance, ou au contraire choisi de vous en éloigner ?
J’ai un immense respect pour le travail de Kyle, et j’aime beaucoup cette version. J’ai eu la chance de participer à d’autres projets où de grands acteurs avaient déjà laissé leur empreinte, et j’ai toujours regardé cela avec beaucoup d’humilité. Mais quand Denis Villeneuve vous confie sa vision, tout le reste s’efface : il faut se mettre au service de son univers et se laisser guider par la force du matériau d’origine. C’est dans cet état d’esprit que je suis entré dans le rôle.
Aviez-vous conscience que Dune allait avoir un impact aussi énorme sur votre carrière ?
Jamais je n’ai participé à une production d’une telle ampleur. Etre choisi par Denis Villeneuve pour y prendre part a été, pour moi, un immense honneur. L’autre privilège, c’était de pouvoir donner la réplique à des acteurs que j’admirais déjà dans d’autres films. Nous nous sommes si bien entendus que je les considère aujourd’hui comme de véritables frères et sœurs.

©2024 Warner Bros. Entertainment Inc.
On chuchote que vous avez tout tenté pour décrocher “ce” rôle… “the” rôle ?
Absolument ! J’avoue avoir paramétré des alertes Google sur mon téléphone avec les mots-clés “Film Dune”. A chaque fois qu’un site ou un média publiait quelque chose sur Denis Villeneuve ou sur le projet, je recevais une notification. Dès que j’ai appris qu’il en assurerait la réalisation, je me suis précipité pour acheter le roman de Frank Herbert. A partir de là, je n’avais plus qu’une idée en tête : croiser Denis et lui montrer que j’étais prêt à m’investir corps et âme. Petite anecdote : j’étais à Londres, en plein tournage de The King, quand Denis m’a contacté. Il participait alors au Festival de Cannes. Nous n’étions pas très loin l’un de l’autre, et lorsqu’il m’a lancé : “Viens me voir”, je n’ai pas hésité une seconde ! Le seul hic, c’est que je n’avais pas fini le livre… J’ai donc englouti la seconde moitié à toute vitesse, à la limite de la lecture en apnée !
Après le moonwalk de Michael Jackson, voici la «sandwalk» dont tout le monde parle…
Cette démarche singulière a été inventée pour l’univers de Dune. Elle permet de traverser les sables de la planète Arrakis sans attirer l’attention des vers géants, sensibles aux vibrations. Il fallait donc créer une marche chaotique et volontairement désordonnée. C’est Benjamin Millepied qui a su la chorégraphier. La première vidéo que nous avions reçue le montrait, sur la plage de Santa Monica, exécutant cette étrange danse. Un mélange d’errance et de grâce. Mais inutile d’espérer une démonstration ici… je risquerais de finir avalé par un ver des sables ! L’éducation et la formation quasi militaire que va subir le jeune Paul va, très tôt, avoir une influence considérable sur sa façon de percevoir le monde et les dangers qui l’entourent.
A l’instar du héros prophétique de Dune, vous n’avez pas l’impression d’avoir grandi trop rapidement ? D’avoir brûlé certaines étapes ?
Ma grand-mère me répétait souvent : “Tu devrais sortir plus souvent avec des jeunes de ton âge et partir en vacances avec eux !” Mais je préférais la compagnie des adultes, parce qu’ils avaient plus à m’apprendre. J’ai grandi à New York dans le quartier de Hell’s Kitchen. Difficile dans ces conditions de ne pas gagner en maturité plus vite que la moyenne. J’ajoute que j’ai toujours recherché mon indépendance. Quand j’avais 10 ans, je me revois prendre le métro seul à Manhattan !
Vous avez eu aussi la chance d’avoir des parents qui vous faisaient confiance !
Cela ne les empêchait pas de se faire un sang d’encre pour moi. Un jour, ma mère m’a demandé quel était mon prochain projet. Je lui ai dit que j’allais jouer un ado accro à l’héroïne et aux méthamphétamines ! Elle a pris alors sa tête dans les mains, a masqué ses yeux et a crié : “Oh non !!!!!” Et moi, je lui ai répondu : “Oh siiiiii !” (Rires.) Que voulez-vous, je suis un acteur qui adore surprendre et jouer dans des films où l’on ne m’attend pas forcément !

©2023 Warner Bros. Entertainment Inc.
Dites-nous-en un peu plus sur votre histoire familiale…
J’ai évolué au sein d’une famille bien ancrée dans le milieu artistique. Mon grand-père, Harold Flender, écrivait des scénarios et des ouvrages, dont Rescue in Denmark. Il rappelait dans ce livre qu’en août 1943 les nazis avaient planifié la déportation de la communauté juive danoise vers les camps de concentration. Une vaste partie de la population de ce pays, toutes classes confondues, se mobilisa spontanément afin d’organiser à la hâte une opération d’évacuation. Environ 7 000 Juifs furent cachés, transportés, puis embarqués clandestinement. Mon oncle, Rodman Flender, est réalisateur. Ma mère a été actrice, ma tante est scénariste… bref, j’étais presque prédestiné. Ou condamné ! Je plaisante… (Rires.)
A quel moment avez-vous commencé à apprivoiser la caméra ? A moins que ce ne soit l’inverse…
Enfant, j’ai fait pas mal de petits boulots. A New York, il y a toujours une demande d’enfants pour des publicités ou des rôles ponctuels, et on ne peut pas aller les chercher ailleurs qu’à New York ou Los Angeles. Mais je n’étais pas vraiment passionné, les auditions de masse, avec des dizaines de gamins de 9 ans, c’était une épreuve en soi…
Et la suite ?
J’ai étudié au lycée des arts du spectacle de New York, la Fiorello H. LaGuardia High School for Performing Arts, l’école qui a inspiré le film Fame. Je suis, au fond, un enfant du théâtre. C’est par là que tout a commencé, moins le “jeu” au sens strict que l’interprétation scénique. Très vite, on m’a poussé sur scène. Le cinéma, lui, demande autre chose : l’intimité. La caméra capte tout. Etre naturel dans une scène de petit-déjeuner, ça va, on tourne un petit-déjeuner. Mais être naturel dans une scène où l’amour de ta vie prend un train et disparaît peut-être à jamais… là, c’est un vertige d’un autre ordre. C’est à LaGuardia High School que j’ai découvert le sérieux du métier. La première année, on vous déconstruit pour mieux vous reconstruire : pas de grandes scènes, uniquement des exercices de répétition et de concentration. La seconde année, on montait des comédies musicales et des pièces plus ambitieuses. Cette année-là, j’ai tourné dans la série Homeland. A l’époque, ma vie alternait entre les tournages et l’université, un projet ici, un autre là… et toujours cette blague intérieure où je cherchais une excuse pour ne pas finir mes études ! Je sentais en effet qu’un truc “bigger than me” était en train de me happer !

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A quel moment vous êtes-vous dit que la double culture, française et américaine, était une chance ?
Honnêtement, c’est venu par étapes. Je passais mes étés chez mon père dans un petit village français auvergnat qui s’appelle Le Chambon-sur-Lignon. On ne pouvait pas faire plus opposé à New York. Aux Etats-Unis, je passais beaucoup de temps sur ma Xbox. A Chambon, je m’intéressais plus à l’AS Saint-Etienne ! Quand je me rendais en France, mon père me parlait en français et je devais lui répondre dans la même langue. C’était notre “deal”, et, je l’avoue, ça m’agaçait, comme les cours de piano imposés par ma mère. J’ai tourné Call Me by Your Name, et là, déclic. Ce qui ressemblait à des petites contraintes s’est transformé en véritable boîte à outils. Je pouvais passer d’une langue à l’autre sans réfléchir, attraper des nuances de jeu différentes, faire la promo à Paris le matin et à Los Angeles le soir sans avoir à me traduire, comprendre deux façons d’aimer et de faire de l’humour. La double culture, ce n’est pas seulement “parler deux langues”, c’est voir avec deux paires d’yeux. Ça ouvre des portes, et surtout, ça élargit l’empathie. Pour un acteur, c’est de l’or et une boussole pour la suite.
Vous voyez donc les Etats-Unis avec les yeux d’un Français et la France avec le regard d’un Américain ?
Etre binational a façonné en moi une certaine ambiguïté identitaire. Mais c’est aussi une richesse : cela m’a donné une vision plus large, plus ouverte, du monde, et m’a sans doute rendu moins égoïste. J’ai grandi sans œillères, en quelque sorte ! A la maison, quand j’étais enfant, mon père écoutait Jacques Brel et Edith Piaf, tandis que ma mère préférait les comédies musicales américaines comme Un violon sur le toit, avec l’immense Chaim Topol dans le rôle de Tevye. De mon côté, j’étais un passionné de hip-hop ! Nous baignions donc dans des univers très différents, mais chacun respectait les goûts de l’autre, et c’est ce mélange qui m’a construit. (Rires.) La culture française, cinéma, littérature, musique, vous a donc beaucoup influencé, pour ne pas dire façonné… Bien sûr. Mon père m’a parlé de films français classiques, la Nouvelle Vague, Truffaut, Godard, je les ai vus quand j’étais jeune. En littérature, les livres que je lisais en français me rattachaient à cette culture. J’essaie de garder ça vivant : parler français, voir des films, choisir parfois des projets qui peuvent dialoguer avec la France. C’est quelque chose qui me nourrit en tant qu’artiste. Ce qui m’importe, c’est la trace que laisse un film, quand il continue à résonner en vous bien après que les lumières se rallument, c’est là que la magie opère.
Et quand vous êtes remonté contre quelque chose ou quelqu’un, jurez-vous en français ?
Plutôt en anglais. Normal, c’est la langue qui m’a formé dans la cour d’école et dans le métro new-yorkais. Si je jure, les mots viennent au galop, secs et percussifs. Mais il m’arrive de “déraper” en français, surtout en rêve, ou quand, au milieu de la nuit, je me cogne pour de bon le gros orteil dans le pied d’une table à Paris… là, c’est un festival d’interjections !
Vous avez déclaré un jour que votre mot français préféré, c’était “joie de vivre”. Quelle place occupe-t-elle pour vous au quotidien ?
Pour moi, elle passe avant tout par le rire et par les amis. C’est là qu’elle s’exprime le mieux. Vous constaterez que je le prononce avec mon plus bel accent français : joie-de-vivre ! Mais, peut-être parce que je suis de la génération des milléniaux et que j’ai travaillé très jeune, ces moments sont parfois plus difficiles à trouver. Maintenant, je ne vais pas me plaindre de ça ou me focaliser sur ça, c’est un problème assez secondaire !
Hollywood et les médias disent que vous êtes l’une des plus grandes révélations de ces dix dernières années. Entre promos, presse, fans, soirées, avant-premières, cérémonies, voyages et tournages… quand trouvez-vous le temps de prendre soin de vous ?
Tu parles comme mon père, Frank ! Objectivement, je ne sais pas. J’adore la question, parce que je fais partie de ceux qui ont du mal à lever le pied, ce qui ne veut pas dire pour autant que je veuille travailler sans cesse. Denzel Washington l’a très bien résumé un jour en déclarant : “Je ne veux pas que les gens fassent une overdose de moi.” Je souscris totalement. En même temps, je me sens infiniment reconnaissant pour les rôles qu’on m’a confiés jusqu’ici. Mais je me méfie des trajectoires toutes tracées, de ces histoires un peu sombres d’Hollywood où des jeunes entrent trop vite dans la machine et en sortent broyés. J’espère qu’un jour, disons dans dix ans, si j’ai encore la chance de vous parler, mes pairs pourront se retourner et dire : “Il nous a rendus fiers. Ce gamin a été à la hauteur.” Je ne veux pas être une histoire de plus qui a mal fini !
Comment gérez-vous cette célébrité insolente ?
Il faut mettre en place une certaine distance ! J’appelle cela un “miroir vide”. Le but, c’est de ne pas sombrer dans un trou noir en voulant étudier son propre reflet. Ce qui me permet de rester sain, c’est le fait de ne pas prendre tout ça trop au sérieux. Quand on me dit que je suis une star, je me sens enfermé ! C’est comme si j’avais atteint l’apogée, alors que j’ai encore tellement de choses à explorer au cinéma, tellement de choses à apprendre. Je me sens décalé par rapport à la perception que les gens ont de moi ! Jusqu’à présent, ce qui m’a permis de ne pas perdre la tête, c’est une combinaison de chance et de bons conseils, prodigués très tôt dans ma carrière pour ne pas me cantonner à un rôle et dans une posture !
Avez-vous déjà été jugé pour vos choix ?
Aujourd’hui, être jeune, connu ou pas connu, c’est fatalement accepter d’être jugé en permanence. Les réseaux sociaux amplifient ce phénomène : un regard, une photo, une opinion, et déjà les critiques fusent. Le monde lui-même paraît dur, saturé d’incertitudes, avec parfois cette impression que l’air que l’on respire sent l’effondrement social. C’est peut-être justement pour cela que l’art devient vital, il nous offre un miroir, il reflète ce qui se passe, mais il sert aussi de respiration, de refuge et de révolte silencieuse.

©Getty Images for BFI (British Film Institute)
Quelle carrière aimeriez-vous avoir sur la durée ?
Chaque fois que je me pose cette question, je me dis que je me programme pour la déception, tant ce sera dur d’égaler l’idéal. Mon baromètre, pour l’instant, est simple : film, série ou pièce, je me demande : “Est-ce que ce sera vraiment bien ?”… J’essaie de choisir des projets qui ne soient ni trop guidés par le box-office, ni fondés sur des licences, mais de belles histoires à raconter, comme celle-ci, qui me semble pertinente, capable d’aider chacun à imaginer un chemin moins étouffant vers ce qu’il veut être. Pour l’heure, c’est déjà formidable. Rien à redire. Maintenant, si je tournais, ne serait-ce qu’avec la moitié de la liste de toutes les personnes que j’admire, je serais comblé.
Il faut être un peu fou pour être un bon acteur ?
Raisonnablement, oui. Nous sommes des écorchés vifs, des êtres à fleur de peau. Un rôle demande souvent de mettre de côté qui l’on est vraiment. Parfois, on s’y plonge tellement que l’on en oublie sa propre identité. Il faut alors un temps de réadaptation, comme un astronaute qui devrait réapprendre à marcher après avoir passé trop longtemps en apesanteur.
En 2019, vous avez été élu parmi “les hommes les plus stylés du monde”. Dire que vous êtes devenu une icône de mode n’est donc pas exagéré, car chacune de vos apparitions fait l’objet d’un décryptage, chaque tapis rouge devient un manifeste visuel. Quelle est, pour vous, la définition de l’élégance ?
J’ai toujours pensé que la mode est une prolongation de l’expression de soi, comme une toile sur laquelle chacun peut peindre les couleurs de sa personnalité et de son caractère. Tout au long de mon parcours, j’ai eu la chance de collaborer avec des créateurs visionnaires qui partagent cette philosophie. J’ai toujours cherché à maintenir un équilibre entre force et délicatesse. J’aime mêler les pièces classiques aux influences contemporaines et je n’ai jamais craint d’expérimenter. J’aborde la mode comme mes rôles, avec curiosité et liberté, en refusant de me laisser enfermer dans un carcan.
Quel compliment de fan vous a le plus touché ?
C’est celui d’une jeune fille qui avait posté un cliché sur Instagram. On la voyait placer ma photo tout en haut de son sapin de Noël. En légende, elle avait écrit : “Si j’ai mis Timmy au sommet de mon sapin, c’est parce que c’est une shining star.” J’ai trouvé ça à la fois adorable et très touchant.
Propos recueillis par Franck Olivier Rousseau
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