Un timbre fruité, des aigus célestes et une allure irrésistible ont imposé Julie Fuchs sur les plus grandes scènes lyriques depuis une dizaine d’années déjà. En 2012, cette brune pétillante remportait sa première Victoire de la musique classique comme Révélation artiste lyrique, avant d’être consacrée deux fois Artiste lyrique de l’année, en 2014 et en 2021. Formée au conservatoire d’Avignon, elle a intégré le conservatoire de Paris où elle a obtenu le premier prix de chant. Un deuxième prix au prestigieux concours Operalia en 2013 la fait connaître. Des engagements suivront à Vienne et à Madrid pour la jeune soprano dont le répertoire s’étend du baroque au contemporain, avec une prédilection pour le bel canto et les opéras de Mozart. Après un triomphe dans Les Indes galantes à l’Opéra Bastille en 2019, elle revient chanter dans un autre opéra de Rameau, Platée, le rôle de la Folie sur la scène du Palais Garnier, dans la mise en scène fantaisiste de Laurent Pelly. «C’est un opéra à la fois drôle et cruel. Rameau est un de nos plus grands compositeurs, une des plus grandes richesses de notre culture française», dit-elle.
En août, Julie Fuchs participera pour la première fois au réputé Rossini Opera Festival de Pesaro dans Le Comte Ory. Cette reconnaissance d’un temple du bel canto augure une rentrée sous les meilleurs auspices à l’Opéra Bastille avec le rôle de Giuletta dans Les Capulet et les Montaigu, de Bellini, qui met en scène Roméo et Juliette. «C’est un merveilleux cadeau. Le bel canto est le centre de mon répertoire. C’est une musique que j’ai besoin de chanter pour que ma voix s’épanouisse. Juliette est une rebelle qui se bat pour suivre son désir. C’est un personnage magnifique.» On s’impatiente d’écouter son «Oh ! quante volte» de sa voix de cristal, avant le rendez-vous en novembre au Théâtre des Champs-Elysées pour le lancement de son nouvel album dédié à Mozart. «J’ai grandi avec Mozart, je l’ai dans la peau, je l’ai dans la voix. J’ai toujours chanté Mozart, de mes débuts jusqu’à maintenant. Il y a des rôles que je ne suis pas sûre de chanter encore dans trois ans, je voulais donc les enregistrer dans un album.»
Alice De Chirac
Photographie principale par Capucine de Chocqueuse
«Les Capulet et les Montaigu», de Bellini, à l’Opéra Bastille, du 21 septembre au 14 octobre
«Récital Mozart», au Théâtre des Champs-Elysées, le 21 novembre
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