Un timbre solaire, des médiums capiteux et une agilité de colorature ornent son chant qui se fait mystère, plainte ou tentation dans les mélodies françaises, Mozart ou le répertoire baroque. Lauréate de la Fondation Royaumont, distinguée révélation classique Adami en 2017, année où elle décroche quatre prix au concours Paris Opera Competition, la mezzo-soprano Ambroisine Bré poursuit son ascension avec une nomination aux Victoires de la musique classique dans la catégorie révélation artiste lyrique en 2019. Depuis, la jeune Bretonne diplômée du Conservatoire de Paris enchaîne les prises de rôle et les débuts sur des scènes réputées.
En cette rentrée, un opéra légendaire l’attend pour ses premiers pas à l’Opéra Comique, Lakmé de Léo Delibes, chef-d’œuvre orientaliste dans lequel l’amour unit un officier britannique à une jeune hindoue. Avec sa partenaire Sabine Devieilhe, le «duo des fleurs» s’annonce un sommet de sensualité. Durant cette saison, Ambroisine abordera le rôle-titre d’Andromaque de Grétry à l’Opéra de Saint-Etienne et elle débutera au Wigmore Hall de Londres avec Les Talens Lyriques de Christophe Rousset. «Christophe a cru en moi. Il m’a confié des rôles : Galatée, dans Acis et Galatée de Lully. L’album paraîtra en octobre chez Aparté. Et le rôle-titre de Psyché de Lully, proposé juste avant l’enregistrement de mon album Psyché !» Avec un prénom qui évoque l’ambroisie des dieux, la jolie brune semblait prédestinée à se passionner pour une figure de la mythologie grecque. Bouleversée par la mélodie Psyché d’Emile Paladilhe, découverte en préparant le concours Nadia et Lili Boulanger, l’idée d’un album germe. «J’avais à cœur d’emmener les gens quelque part, dans un sujet qui avait été oublié et que je voulais qu’on redécouvre. La sculpture L’Amour et Psyché m’avait touchée au Musée Marmottan deux ans auparavant. Je suis revenue sur les lieux pour faire le clip. Le disque est un opéra imaginaire. J’ai construit une trame qui raconte l’histoire de manière chronologique.» Narrateur privilégié entre les mélodies et les airs d’opéra, Gérard Dépardieu ouvre le bal en déclamant La Beauté de Baudelaire.
«Petite messe solennelle», de Rossini, à Saint-Louis-des-Invalides, le 11 octobre
Alice De Chirac
Photographie principale par Jérémie Dumbrill
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