L’automne a définitivement posé ses valises, faisant s’effondrer les températures comme un château de cartes. Pour ne pas laisser la grisaille nous envahir, on s’offre un aller simple pour le bout du monde… sans quitter Paris.
Tandis que les boulevards se mettent à scintiller, que les façades des grands magasins se transforment en théâtres de Noël et que le froid nous saisit, une envie simple s’impose : retrouver un peu de chaleur. Alors, samedi matin, on décide de filer boulevard Haussmann. L’idée est limpide : entrer aux Galeries Lafayette pour se laisser happer par les lumières, les saveurs, les couleurs, les inspirations. Une flânerie guidée par le plaisir.
Les chaussettes de l’Archiduchesse
Première étape, le deuxième étage des Galeries Lafayette, dominé par cette coupole qui, chaque année, revêt ses plus beaux atours pour les fêtes. On déambule entre les corners, happés par mille textures, jusqu’à être attirés par celui de Bonne Maison. La maison annécienne, qui a séduit la planète entière, y dévoile une collaboration inattendue avec le Musée de la Toile de Jouy. Une rencontre entre tradition française et fantaisie contemporaine. On imagine déjà une paire soigneusement pliée au pied du sapin. Cette halte suffit à prolonger l’idée que l’hiver peut devenir une saison douce.
Bonne Maison, 2ème étage au rayon lingerie des Galeries Lafayette Haussmann, 40 boulevard Haussmann, Paris IXème.
Du lundi au samedi, de 10h à 20h30 et le dimanche de 11h à 20h
Cyril, Cyril… mon petit ourson
Puisqu’on est là, on monte d’un étage pour tomber sur le pop-up de Cyril Lignac. Le pâtissier préféré des Français ne fait jamais dans la demi-mesure : l’espace est un véritable théâtre gourmand dédié aux oursons en guimauve. Alignés dans des boîtes que l’on compose soi-même, ils déclinent l’enfance dans toutes ses nuances : vanille, cacao, praliné, caramel, matcha… La profusion d’arômes finit par avoir raison de nous : on choisit une boîte de seize, savamment mêlée de parfums classiques et inédits. On n’hésite presque à les croquer tant ils sont lisses, brillants, parfaits. Mais en sortant du magasin, la tentation l’emporte : un ourson disparaît dans la bouche, fond immédiatement. Un moment suspendu, délicieusement régressif.
Corner La Chocolaterie Cyril Lignac, 3ème étage des Galeries Lafayette Haussmann, 40 boulevard Haussmann, Paris IXème.
Jusqu’à 6 janvier 2026. Du lundi au samedi, de 10h à 20h30 et le dimanche de 11h à 20h
Les souliers d’un autre temps
Direction Carmina, une boutique qui semble avoir échappé au temps. Dès que l’on pousse la porte, une odeur de cuir chaud se déploie. Les étagères présentent des mocassins, des bottes, des richelieus, tous façonnés à Majorque par des artisans dont le savoir-faire se lit dans chaque couture. On effleure les cuirs, on hume le cirage, on marche sur une moquette moelleuse. Puis l’on découvre que tout peut être personnalisé : la forme, les boucles, le grain du cuir. On se prend à imaginer le Père Noël troquant son atelier du pôle Nord pour ce cocon chaleureux.
Carmina, 4 avenue de l’Opéra, Paris Ier
Du lundi au samedi, de 11h à 19h
Un voyage au Japon sans passeport
Dimanche matin, changement total d’ambiance, direction le Salon Idées Japon. Dès l’entrée, le dépaysement est complet. Une infinité de couleurs indigo, des fragrances végétales, des textures brutes : c’est un Japon miniature concentré dans une salle parisienne. On goûte d’abord les ganaches matcha et hojicha de la pâtisserie Mayu. Puis les soupes d’algues d’Unami Soup, les thés rares, les sakés. Les artisans, souriants, racontent leurs traditions, leurs gestes, leur attachement au détail. Très vite, on réalise que la gourmandise n’est que l’entrée en matière : poteries vernissées, céramiques mates, tissus teints au bleu indigo, kimonos vintage, Kokeshi, estampes, aquarelles… un véritable précipité de culture japonaise. Et pour prolonger l’immersion, on se laisse tenter par un atelier de Kokedama, art végétal méditatif qui consiste à envelopper une plante dans une sphère de mousse. On en ressort apaisé, enrichi, un peu ailleurs et un peu plus léger.
Salon Idées Japon 2025, Bastille Design Center, 74 boulevard Richard Lenoir, Paris XIème
Du vendredi 21 au dimanche 23 novembre, de 11h à 19h
Réservations ateliers
Un brunch franco-nippon
Pour rester dans cette parenthèse nippone, on traverse la ville jusqu’à Vesper, près de l’École Militaire. Le brunch dominical y fait dialoguer Paris et Tokyo dans une partition gourmande. On savoure des œufs pochés Tokyo-Paris, une Bénédicte au saumon fumé et avocat, un coquelet rôti au miso dont la peau croustille à la perfection. Le buffet, généreux à l’excès, croule de charcuteries, fromages, crêpes encore tièdes, gâteaux maison, viennoiseries dorées, pains aux grains, fruits découpés…un défi pour les indécis. Le thé fume, le café coule en continu et l’on se sent à la fois chez soi et en voyage. C’est un pont culinaire entre deux cultures, une halte parfaite qui réchauffe l’âme autant que l’estomac.
Vesper, 81 avenue Bosquet, Paris VIIème
Ouvert du lundi au vendredi de 12h à 14h30 et 7j/7 de 18h30 à 2h. Brunch chaque dimanche de 11h30 à 15h30
La gourmandise avant l’Avent
Avant de rentrer, il reste une dernière douceur à attraper au vol. On profite d’être dans le 7ᵉ arrondissement pour rejoindre À la Mère de Famille, rue Cler. La boutique, toute en boiseries et vitrines anciennes, brille comme un repaire de gourmands avertis. Chocolats, pâtes de fruits, marrons glacés : tout semble sortir d’un conte d’hiver. On vient y chercher un objet rare et délicieusement régressif : le calendrier de l’Avent… avant l’Avent, celui qui commence le 24 novembre. Une invention pour les impatients. On ressort avec le précieux calendrier dans un sac aux couleurs mythiques de la maison, et la sensation que nous voilà fin prêts à démarrer la saison.
À la mère de famille. 13 boutiques dans la capitale

©GeraldineMartens
Emma Bentzinger
A lire aussi Quelles sont les expositions à découvrir cet automne ?










