Au départ des créations de Nadine Carel, il y a cette forme familière, toujours la même, qui a traversé les siècles : celle du vase Médicis avec son cratère inversé orné d’anses. Une forme qu’elle décline et métamorphose à l’infini, tant dans la variation et la proportion des volumes – un corps plus ou moins joufflu ou étiré, des anses courtes ou imposantes, un col qui s’allonge ou au contraire disparaît – que dans l’explosion des couleurs.

Nadine Carel
«Quand j’étais aux Beaux- Arts, se souvient-elle, tout ce que je peignais était intensément coloré.» Aujourd’hui, ses vases font rayonner le noir intense, le cuivre, le doré. Ils se déclinent en surprenants bichromes, explosent de couleurs polychromes qui rajeunissent et confèrent à la forme classique du vase Médicis une contagieuse gaieté. «Les enfants sont souvent attirés par mes vases, et cela me réjouit. Ils sont frappés par leur couleur, mais aussi leurs drôles de formes.» Leurs formes organiques, irrégulières, sont aussi bien sûr ce qui frappe l’œil, les dote d’une sensualité réjouissante. «J’aime que ces formes gardent la trace du vivant. Elles sont très travaillées mais procèdent d’une rapidité dans le geste. J’aime qu’elles gardent la trace de la fulgurance.»
Diplômée des Beaux-Arts de Toulouse, Grand Prix de peinture de la ville de Toulouse, Nadine Carel a bifurqué au début des années 2000 vers l’univers de la mode, en acquérant avec son mari la ganterie Causse, de Millau, dont elle devient la directrice artistique. Une expérience qui durera près de quinze ans. «La céramique m’a permis de faire se rejoindre ces deux univers, celui de l’art et celui de l’artisanat, l’utilitaire et l’histoire des arts décoratifs, le classicisme des références formelles et la liberté.»
Le succès a été fulgurant. Un an après l’installation de Nadine Carel à Paris, designers et collectionneurs se pressent à la Galerie Pierre Gonalons, dont elle est la première artiste invitée. Exposées dans le restaurant des frères Bras ou intégrées aux nouveaux espaces de l’Hôtel Costes, ses pièces uniques font leur chemin. A toute allure.
Nadine Vasseur
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