Souliers parisiens, vestiaire néo-sportswear, art de vivre, parfums radicaux ou élégance dandy : cinq maisons signent leur entrée dans le paysage parisien.
Casablanca : le retour à la maison
Au cœur du très classique Faubourg Saint-Honoré, Casablanca inaugure son premier écrin parisien. Charaf Tajer, son fondateur, réalise un rêve : ancrer sa maison dans le décor haussmannien. Sur trois étages, la marque déploie sa vision d’un luxe onirique : moulures, volumes d’époque, niches cintrées dialoguent avec un court de tennis réinventé en marbe, bois laqué et velours. Le sol en mosaïque de marbre blanc, les murs bleu dégradé comme un ciel d’été, et le plafond tendu composent une véritable scénographie de cinéma. Au sous-sol, un tapis émeraude s’élève le long des parois, tandis que des structures transparentes tiennent lieu de mobilier. Et pour célébrer ce décor, la maison a installé un pop-up floral au rez-de-chaussée lors de la Fashion week Homme, du 26 au 28 juin.
Où : 62 rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris VIIIe
casablancaparis.com
La Romaine Editions : l’art de vivre s’écrit rue de Varenne
Derrière une devanture bleu nuit, nichée dans le 7e arrondissement, La Romaine Editions ouvre sa première adresse parisienne. Imaginée par sa fondatrice Pauline Vincent, la boutique rend hommage à ces objets du quotidien que l’on chérit, et qui deviennent les témoins de notre propre récit. Céramiques, chandeliers, vases, verres soufflés, œuvres photographiques ou lithographiques s’alignent sur des étagères immaculées. Sol terracotta, tables blanches, lumière tamisée : tout concourt à une atmosphère feutrée. Un lieu qui évolue au gré des saisons et des trouvailles de sa fondatrice, à la manière d’une maison habitée, généreuse et intime.
Où : 40 rue de Varenne, Paris VIIe
laromaine-editions.com
Rubirosa’s : élégance suspendue au coeur de Saint-Thomas-d’Aquin
À deux pas du mythique restaurant « La Petite Chaise », Rubirosa’s attire les regards et les initiés. Lancée par Lauren Rubinski – déjà remarquée pour ses bijoux – cette première boutique dédiée aux vêtements affirme un goût pour l’intemporel : chemises aux cols nets, pyjamas en coton coupés au cordeau, mocassins patinés. Chaque pièce trouve sa place dans un décor signé Louis-Charles Aka : moquette rouge carmin, murs bleu ciel, bustes néoclassiques et mobilier chiné. Le lien évoque un salon suspendu entre Cineccitta et Jermyn Street. En creux, un hommage personnel : celui rendu à son aïeul Ludovic Elazar Rubinski, ancien négociant en coton et cachemire, fournisseur du Vatican. Et pour parfaire l’expérience, un service de broderie sur mesure est proposé chaque samedi.
Où : 37 rue de Grenelle, Paris VIIe
Matiere Premiere : une boutique à l’image de ses parfums
Rue Saint-Honoré, la maison Matiere Premiere inaugure son premier flagship. Fondée en 2019 par le parfumeur Aurélien Guichard, elle y déploie tout son univers olfactif : eaux de parfums, extraits, brumes pour cheveux, soins pour les mains et le corps. Pensé comme une ode à la beauté brute, l’espace de 46m2 se structure en deux temps : une immersion sensorielle d’un côté, une offre rythmée par les saisons et les récoltes de l’autre. Le studio suédois Halleroed signe un décor radical et poétique, fait d’acier inoxydable, pierre calcaire, bois, bronze et verre soufflé bleu. Une partition esthétique fidèle à la philosophie de la maison : sublimer la matière première dans son essence la plus pure.
Où : 306 rue Saint-Honoré, Paris Ier
www.matiere-premier.com
Carel : la Parisienne chaussée d’hier, d’aujourd’hui… et de demain
À l’angle des rues Saintonge et Turenne, Carel dévoile son nouveau flagship. Sur 70m2, l’architecte d’intérieur Andrée Putman imagine une capsule hors du temps : damier noir et blanc au sol, murs orange mandarine gorgés d’une chaleur cinématographique, étagères bicolores où trônent les icônes de la maisons – escarpins Kina, slingbacks Pêche, sac Sorbonne – aux côtés de séries exclusives et d’éditions ultra limitées. Mais ici, le soulier dialogue avec l’art. À l’instar d’un cabinet de curiosité, la boutique invite le design à s’exposer. Pour son ouverture, les tasses de Deborah Bowman deviennent patères, une table basse de Baptiste & Jaïna se chausse de bottines Malaga. Quant aux murs, ils se parent d’archives réanimées par l’artiste Francisca Pinzon, entre mémoire et modernité.
Où : 119 rue de Turenne, Paris IIIe
ww.carel-paris.com
Emma Bentzinger
Image principale : Casablanca
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