Disco sensuel, pop bubble-gum, variété Riviera, mélodies distordues… Zoom sur les albums qui vont vous faire danser ces prochains mois.
The Blaze
Il y a cinq ans, avec Virile et Territory, deux singles enrichis de clips sublimes au grain post-réaliste, célébrant l’un la bromance et l’autre une virée sous le soleil de l’Algérie, le duo The Blaze faisait ses débuts sur les chapeaux de roue, tout en introduisant son drôle d’univers. Un son et lumière tout en tensions, mélange de trance, de trap et de mélodies lancinantes, plongé dans les nappes de synthés caressantes et mélancoliques et les beats chloroformés et quasi étouffés. De retour avec un deuxième album, Jungle, le duo de cousins français confirme son succès tout autour du monde – on les a vus à Coachella, le festival de tous les festivals – en musclant son discours et en dirigeant son attention vers le live. Jungle, en accélérant et marquant le tempo, transporte la trance mélancolique et à fleur de peau du duo, ses vocaux rauques, autotunés et plongés dans la soul, vers le dancefloor, tout en gardant cette magie inimitable qui n’appartient désormais qu’à The Blaze.
The Blaze, «Jungle» (Animal63).
Rob & Jack
Projet conjoint de Rob, musicien de haute volée qui accompagne Phoenix en tournée autour du monde depuis leurs débuts, et Jack Lahana, devenu une pointure de la production, Summercamp, album concept du duo, est, en treize titres aveuglés par le soleil et caressants comme la brise, une plongée en musique dans des colonies de vacances pas comme les autres. Fort de treize invités venus déposer leurs valises et leurs univers sur un titre, de Fishbach à Catastrophe, de Sébastien Tellier à Areski Belkacem, Summercamp passe de la variété italienne au disco sensuel, du slow sirupeux débordant de violons à la pop bubble-gum, avec la même aisance et décontraction. Disque conçu pour les cocktails au bord de la piscine, le farniente sur le sable brûlant et les virées en coupé sport dans les Alpilles, Summercamp suinte de variété Riviera, la dolce vita et les amours de vacances, tout en offrant sur un écrin à Sébastien Tellier, avec Amoureux, son plus beau morceau depuis des années.
Rob & Jack Lahana, «Summercamp» (Pan European Recording).
Isolée
Débuts 2020, un jeune producteur électronique allemand – Rajko Müller, pour ne pas le citer – bousculait en profondeur le dancefloor avec Beau mot plage, un morceau de house désossée jusqu’au groove, percuté de bribes de musiques latines, dansant de guingois et lançant la vague de la minimale qui allait nourrir la club culture de ce début de millénaire. Après trois albums d’électronique hypnotique où les synthés jouaient techno quand les boîtes à rythmes pulsaient disco, Isolée est de retour, après une longue absence, avec Resort Island. Un nouveau disque où il retrouve son goût pour les sonorités disco sombres et synthétiques, les rythmes machiniques, les ambiances psychédéliques, les mélodies distordues, rassemblés en infernale machine à danser jusqu’au bout de la nuit.
Isolée, «Resort Island» (Resort Island Records).
Patrick Thévenin
Photographie principale : Rob & Jack par Manuel Obadia-Wills
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