Cinq expositions passionnantes à voir ce week-end : Urs Fischer chez Gagosian, Andres Serrano au musée Maillol, le goût de la Renaissance à l’hôtel de la Marine, Jean Hélion au musée d’Art Moderne et Théodore Rousseau au Petit Palais.
Urs Fischer. Beauty.
Avec Beauty, nouvelle œuvre de la série Problem Paintings, Urs Fischer explore les thèmes de la perception et de la représentation. Les images exposées représentent des photos publicitaires d’époque agrandies de Jeanne Moreau, Romy Schneider et Gene Tierney, partiellement masquées par des images de fleurs sérigraphiées. Une allusion au caractère éphémère du glamour et de la célébrité. Le face-à-face choc entre l’obscurcissement et l’éclat évoque les “problèmes” formels mentionnés dans le titre collectif. Né en 1973, Fischer a commencé sa carrière artistique en étudiant la photographie à la Schule für Gestaltung de Zurich. Il a ensuite vécu à Londres et à Los Angeles, à Berlin et à New York. Les thèmes de l’absence et de la présence sont omniprésents dans son travail.
Galerie Gagosian. 9 rue de Castiglione, Paris Ier. Jusqu’au 25 mai 2024.
www.gagosian.com
Andres Serrano. Portraits de l’Amérique.
La religion, la mort, le sexe, la politique, la pauvreté, la violence… sont les thèmes qui hantent l’œuvre du photographe. Pour lui, Donald Trump, qui occupe une place importante dans l’exposition, est devenu le symptôme et le symbole d’une société malade. Andres Serrano met souvent l’accent sur les tabous et les excès d’une Amérique à la dérive. Certains de ses clichés, susceptibles de choquer (qui ont été parfois vandalisés lors de précédentes expositions), seront présentés dans un espace dédié.
Musée Maillol. 59-61 rue de Grenelle, Paris VIIe. Jusqu’au 20 octobre 2024.
www.museemaillol.com
Le goût de la Renaissance. Un dialogue entre collections.
Cette exposition rend hommage à la virtuosité de l’art de la Renaissance et s’intéresse à la fascination que ces œuvres continuent d’exercer sur les collectionneurs, réunissant plus de 130 pièces de la collection Al Thani et du Victoria and Albert Museum. Se côtoieront des œuvres de l’Antico, Lucas Cranach le Jeune, François Clouet, Vittore Crivelli, Donatello, Nicholas Hilliard, Hans Holbein le Jeune et Léonard de Vinci…
Hôtel de la Marine. 2 place de la Concorde, Paris VIIIe. Jusqu’au 30 juin 2024.
www.hoteldelamarine.com
Jean Hélion. La prose du monde.
Une rétrospective de l’œuvre d’une figure importante de l’art moderne. Marqué par Léger et Mondrian, Hélion fonde en 1930 un mouvement d’avant-garde abstrait qui devient en 1931 Abstraction-Création : il peint d’étonnantes formes abstraites qui flottent dans un espace indéfini. Puis amorce, dès 1939, un changement vers une forme de figuration symbolique. Après-guerre, il développe une figuration aux formes simplifiées et devient une référence majeure pour les peintres de la Figuration narrative, comme Gilles Aillaud ou Eduardo Arroyo et les artistes de Figuration libre des années 1980.
Musée d’art moderne. 11 avenue du Président-Wilson, Paris XVIe. Jusqu’au 18 août 2024.
www.mam.paris.fr
Théodore Rousseau. La voix de la forêt.
L’occasion de découvrir les peintures de Théodore Rousseau. En tant que chef de file du groupe d’artistes de Barbizon, il passait des heures à arpenter la forêt de Fontainebleau, réalisant des esquisses avant de créer ses œuvres finales dans son atelier. Un style artistique à la fois romantique et réaliste, cherchant à capturer l’harmonie du monde. Son influence a été fondamentale dans l’émergence de l’école française de paysage au XIXe siècle, ouvrant la voie à l’impressionnisme.
Petit Palais. Avenue Winston-Churchill, Paris VIIIe. Jusqu’au 7 juillet 2024.
www.petitpalais.fr
Sandra Hirth
Photographie principale : © Andres Serrano. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles
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