Pari gagné pour Charles Rosier, le cofondateur et CEO d’Augustinus Bader, tant le succès de cette jeune marque est fulgurant : il a eu du flair en s’associant au professeur Augustinus Bader, directeur de recherche sur les cellules souches à l’université de Leipzig, en Allemagne, pour une révolution dans l’univers de la cosmétique. Rencontre.
Pourquoi avoir choisi d’investir dans les produits du professeur Bader ?
Charles Rosier. Il m’a été présenté comme le plus grand cerveau sur les cellules-souches par un ami commun, Robert Friedland, financier international, compagnon d’université de Steve Jobs. Je contribuais financièrement aux recherches du professeur Baulieu sur les accidents de la moelle épinière. Lors d’un dîner avec Augustinus à Leipzig, il m’a montré des photos d’une petite fille de 2 ans d’un de ses amis chirurgiens, brûlée au deuxième et troisième degré. Il a suggéré d’utiliser un gel expérimental qu’il avait créé. J’ai vu l’avant et l’après… Ils ont évité la greffe de peau, elle n’a même pas de cicatrices ! Je voulais l’aider à développer, mais je n’avais plus de fonds. J’ai alors eu l’idée de lui proposer de créer une crème antirides qui, si le succès venait, aiderait à financer ses recherches. Nous sommes restés en contact pendant deux ans : il avait créé un prototype qu’il offrait à ses patients diabétiques avec des améliorations sensibles sur leur peau. Lors de la seconde phase de développement, nous avons croisé le chemin de Jacques Veyrat (homme d’affaires français) : il nous a fait confiance et a investi.
Comment avez-vous réussi à mobiliser des stars pour faire la promotion de vos produits ?
Nous sommes très reconnaissants et chanceux de cette mobilisation. Nous ne rémunérons pas les stars pour parler de nos produits. Il y a eu un engouement très rapide, notamment à Hollywood : Gwyneth Paltrow en a parlé, Charlize Theron… Melanie Griffith a investi au tout début, juste après moi. Elle a fait passer les prototypes du labo à ses relations, dont Brad Pitt, Courteney Cox (qui a aussi investi), Demi Moore, Kris Jenner. A Los Angeles, beaucoup de personnalités ont été bluffées par les résultats des échantillons. Après le bouche-à-oreille, il y a eu l’impact des articles des journalistes qui ont reçu les produits et les ont essayés : W Magazine, le New York Times, des médias généralistes et spécialisés… Les retombées furent incroyables. Nous avancions toujours sans publicité : en Angleterre, Victoria Beckham, fan des produits, a parlé de nous. En France, la fondatrice de Oh My Cream !, Juliette Levy, a dit dans Elle que c’était la meilleure crème qu’elle avait testée de toute sa carrière.
Voir cette publication sur Instagram
Vous avez développé une Fondation ?
Nous avons décidé de donner 5 % de notre chiffre d’affaires, ce qui est une proportion assez inédite. Lorsque vous allez sur notre site internet, le consommateur choisit où vont les 5% de ses achats, dans la recherche médicale, la protection de l’enfance, de la femme ou de l’environnement.
Vous avez toujours été passionné de sciences ?
J’ai toujours admiré les médecins, la biologie. La dévotion me fascine. J’aime aider à un impact positif sur les gens. Par exemple, avoir une technologie qui aide à cicatriser les blessures plus rapidement, ce qui évite les contaminations et libère des lits d’hôpital… Une anecdote : la belle-mère de Melanie Griffith, qui vit aux Etats-Unis, avait une cicatrice depuis quatre ans qui ne se refermait pas ; elle est venue à Munich pour utiliser le gel expérimental, et, au bout de deux semaines, elle est repartie avec sa blessure fermée. Sharon Stone a témoigné dernièrement pour nos produits capillaires : à cause de son AVC, ses cheveux ne repoussaient pas sur une partie de sa tête depuis vingt ans… Suite à l’utilisation de nos produits, ils ont repoussé.
Vos projets ?
Nous sortirons deux ou trois produits nouveaux par an. C’est important, d’avoir une curation suffisante de toutes les étapes du soin. Notre actualité, c’est notre collaboration avec Haider Ackermann, sans augmenter le prix du flacon qui est rechargeable. Nous avons été précurseurs pour une collaboration mode et skincare qui a vraiment du sens.
Propos recueillis par Sandra Hirth
A lire aussi : Timothée Chalamet, l’acteur qui fait rêver le monde entier