Plus qu’une marque, SAF SatisfactionAttractionFun est un nouveau concept qui allie la mode et la volonté de créer une communauté. «C’est beaucoup plus humain qu’une histoire de style», confie Capucine Safyurtlu, créatrice inspirée de ce vestiaire élégant composé de beaux basiques ultra-désirables.
Vous avez travaillé au Numéro et au Vogue, puis pour The Kooples, Maje et Stella Luna, à la direction créative. Aujourd’hui, vous lancez votre propre marque, SAF SatisfactionAttractionFun. Pourquoi ?
J’aime évoluer, mais j’aime surtout apprendre. Je suis passionnée et j’ai besoin que ça bouge et que ça aille vite. J’ai beaucoup de chance, car je sais que la créativité est en moi, j’ai juste à tirer le fil et à l’exploiter. Je dis souvent : “On n’est rien tout seul.” J’aime aussi être entourée, fédérer les gens. J’ai voulu créer une marque qui rassemble tout en étant exclusive, pas par le prix, mais par les clientes qui la portent. Donc créer une marque qui allait choisir ses clientes. Satisfaction car on a toutes besoin de transmettre, de créer de la satisfaction autour de nous. Attraction n’est pas lié uniquement au physique, c’est aussi la manière dont on réfléchit, un regard, ce qu’on dégage, et Fun… parce qu’une vie sans s’amuser, ce n’est pas une vie !
Comment définissez-vous l’esthétique de SAF ?
Sharp et sleek. Parce que c’est l’esthétique qui me parle, celle que j’aime. L’idée est de créer son vestiaire au fur et à mesure, avec les pièces que l’on cherche en permanence et que l’on a du mal à trouver. C’est simple, minimal, avec l’idée de revenir à l’essentiel, généralement dans une matière unique…
La première création est un élégant sac seau orné d’un bijou en forme de S…
Avec le S, je voulais créer un signe distinctif, et aussi un signe de reconnaissance. Il évoque la forme du serpent, dont j’aime la symbolique et la façon dont il ondule. J’essaye aussi de faire les choses le plus proprement possible : le sac est fabriqué à Paris, il n’y a aucun traitement chimique, on évite l’avion… Il sera édité à 349 exemplaires, jamais plus. L’idée est de mettre en avant l’artisanat édité en petite quantité, car c’est pour moi la seule vraie valeur du luxe aujourd’hui.
La seconde création est une robe noire à la coupe parfaite…
J’avais envie d’apporter une touche de féminité et une vision plus sexy. On peut la porter longue, mi-cuisse ou très très courte en fonction de la façon dont on la drape sur le corps. C’est une taille unique. La mise au point a été très technique. Nous l’avons essayée sur 25 corps différents… et cela fonctionne. Avec toujours, en signature, le S en laiton brodé dans le dos, comme un bijou.
Pour être cliente, il faut auparavant faire partie du club.
Adhérer au club, c’est avoir envie de porter ses valeurs, de partager son réseau, ses idées et de se dire que plus nous serons nombreuses, plus vite et plus fort nous avancerons ensemble. Pour adhérer, il faut être invitée ou parrainée et remplir un bref questionnaire qui nous aide à mieux connaître la femme qui postule. Cette idée de club, c’est aussi revenir à des choses très anciennes qui étaient spécifiques aux hommes et qu’il faut que les femmes s’approprient. C’est pour cela qu’il y a le S en signature sur chacun des produits, comme un signe de reconnaissance, presque comme une nouvelle société secrète. C’est beaucoup plus humain qu’une simple histoire de style. Le style devient un prétexte : c’est la petite touche de futilité dont nous avons toutes besoin. C’est cette richesse qui me plaît, qu’on soit toutes différentes, avec des parcours, des horizons et des pays différents. C’est ça qui fera la force du club. Je veux que dans cinq ans une femme, où qu’elle soit dans le monde, sache qu’elle peut retrouver des membres du club.
C’est très novateur. Le nombre d’adhésions sera-t-il limité ?
Oui, il faut que ça reste humain, pour que les gens puissent se voir. Il y aura des événements, avec des thématiques comme la liberté, la vérité, la valeur du non… des choses qui nous concernent dans notre vie de tous les jours, nos relations familiales, sentimentales et professionnelles.
Propos recueillis par Anne Delalandre
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