A tout juste 16 ans, Arielle Beck s’impose déjà comme la nouvelle étoile du piano de sa génération. Sa précocité impressionne : elle vient de passer son bac avec deux ans d’avance et entre en troisième année au Conservatoire national supérieur de musique de Paris.
Depuis sa victoire en 2018 au concours Jeune Chopin, présidé par Martha Argerich, les plus grands festivals la programment, La Roque-d’Anthéron, Evian et la Folle Journée de Nantes en France, Lucerne et Gstaad en Suisse.
Aujourd’hui, la pianiste prodige sort son premier album au titre poétique, Des lunes et des feux, un clin d’œil au dernier roman de Cesare Pavese.
«C’est un détournement du titre. Il m’évoquait la littérature allemande qui a inspiré Schumann et Brahms. Schumann fait partie de mes compositeurs préférés. La Grande Humoresque, je l’ai beaucoup jouée en concert avant de l’enregistrer. C’est un des cycles principaux de Schumann, qui résume beaucoup de choses de sa personnalité, de ses humeurs variées et parfois un peu troubles.
C’est une œuvre spéciale aussi dans sa structure, dans son écriture, qui est assez novatrice. J’ai essayé de l’aborder de la façon la plus simple possible et de la mettre en rapport avec les Klavierstücke op. 76 de Brahms, un opus particulièrement schumannien qui montre déjà la maturité de Brahms et sa propre autonomie de composition. Je suis attachée au répertoire romantique allemand, mais j’aime aussi explorer Bach, Prokofiev ou Mozart.
En ce moment, dans mes programmes de concert, je joue du Bach et du Schubert. J’aimerais aller vers Bartók, Chostakovitch ou Liszt. Par ailleurs, je suis une fanatique de Scriabine. A mon âge, c’est important d’explorer énormément de répertoires.»
Compositrice à ses heures, Arielle livre des Variations sur un thème de Robert Schumann, inspirées des Bunte Blätter, en épilogue de cet album dédié au romantisme allemand, une œuvre qu’elle a jouée lors de l’inauguration de la 25e édition des Solistes à l’Orangerie d’Auteuil.
Son premier grand récital parisien aura lieu en octobre avenue Montaigne, avant de jouer le Concerto n° 20 de Mozart à Londres, et, quand il lui reste du temps, cette surdouée s’intéresse à la psychanalyse, découverte cette année avec L’Interprétation du rêve, de Freud.
Alice de Chirac
Récital «Schumann, Schubert, Mendelssohn», au Théâtre des Champs-Elysées, le 12 octobre.
Album : «Des lunes et des feux» (Mirare).
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