Il suffit d’un week-end pour se rappeler pourquoi Paris reste la plus électrisante des capitales. Une fête dans un musée, un voyage écossais dans une boutique du Marais, un Thanksgiving revisité, la pâtisserie qui se fait récit et une vente aux enchères sucrée. Trois jours pour se laisser porter, vibrer, goûter, choisir, et redécouvrir cette ville qui a le chic de toujours vous surprendre.
On pourrait croire que Paris, fin novembre, se replie sur elle-même : ciel laiteux, air mordant, cafés où l’on s’entasse en attendant que le printemps revienne. Mais il suffit de regarder l’agenda du week-end pour réaliser qu’ici, l’hiver ne glace rien : au contraire, il électrise tout. À chaque coin de rue, un rendez-vous. Une fête, un goût, une rencontre, une émotion. Paris ne dort peut-être jamais, mais elle sait nous réveiller de notre propre torpeur.
On commence à danser
Le week-end commence comme il se doit : en fanfare. À la nuit tombée, les portes du Petit Palais laissent entrer une énergie qu’on avait rarement vue dans ces murs : Barbara Butch, icône queer à l’aura contagieuse, prend possession de la galerie 1900. Avec HBO Max à ses côtés, elle transforme l’espace en dancefloor, traversé de clins d’œil aux séries cultes de la plateforme. On déambule parmi les colonnes, le son monte, les voûtes vibrent, et soudain l’art pulse. La soirée n’est pas qu’un événement unique, c’est le lancement d’une collaboration appelée à durer, avec de futures soirées, performances et propositions qui devraient secouer 2026. Panache, glitter, liberté, joie…le cocktail parfait pour rappeler qu’un musée n’est pas seulement un lieu où l’on admire mais aussi où l’on vit.
Chez Barbara, Petit Palais, 2 avenue Winston-Churchill, Paris VIIIème
Réservations
Quand le Marais prend un air d’Écosse
Le lendemain, direction le Marais, rue Debelleyme, où Moismont a installé son pop-up. À peine la porte passée, plus de Paris : une ambiance de Highlands vous accueille, comme si un vent écossais avait soufflé sur les portants pendant la nuit. Bleu royal, vert anglais, jaune Windsor… la laine se décline avec une générosité qui donne envie de repartir emmitouflé dans une palette entière. Le panier de pommes posé à l’entrée, petit détail mais immense charme, donne à la boutique un air de maison où l’on viendrait passer l’après-midi, tasse fumante à la main. Moismont réconcilie deux états d’esprit : l’envie d’affronter le froid et celle de s’y lover. On repart avec le sentiment que l’hiver peut être très beau.
Pop-Up Moismont, 15 rue Debelleyme, Paris IIIème. Jusqu’au 28 janvier 2026
Du lundi au dimanche de 11h à 19h
Pause sucrée au « temple de la gaufre »
Comme toute bonne promenade dans le Marais, celle-ci finit par titiller l’appétit. Et là, bonne nouvelle : Méert est à quelques mètres. La nouveauté de la saison ? Vanille de Madagascar + praliné cacahuète. Une idée audacieuse et un coup de tonnerre gourmand : moelleux incomparable, rondeur vanillée, pointe saline et régressive qui fera perdre tout sens moral au plus discipliné d’entre nous. On se dit qu’on va l’offrir. On n’offre rien du tout. On finit la boîte sur le canapé, sans aucun regret.
Meert, 29 rue Debellyme Paris IIIème
Ecrin de 6 gaufres vanille-praliné cacahuète, en édition limité
Du cœur dans l’assiette pour Thanksgiving
Le soir venu, changement de décor, changement d’ambiance. On se rends chez Carrie, l’adresse où la cheffe américaine Carrie Solomon revisite Thanksgiving comme si elle écrivait un nouveau chapitre de cette tradition, en français, mais avec l’âme de là-bas. Le menu démarre fort : nachos de sarrasin croustillants, velouté forestier aux châtaignes… que la soirée s’annonce chaleureuse et généreuse. Et puis arrive la star : la dinde, confite aux herbes, servie avec une purée fumée qui pourrait devenir un sujet de conversation à elle seule. Les végétariens sont choyés avec de délicieuses polpettes courge–céleri, nappées d’un gravy miso-shiitake qui ferait se reconvertir les carnivores. Et puis l’éternelle question : pumpkin pie ou pécan ? Carrie enfonce le clou en déclinant l’exercice en glace aux dattes et pignons ou tarte miel-lait. On trinque au kombucha maison ou au vin naturel, et on réalise que ce dîner, comme le vrai Thanksgiving, célèbre d’abord ce qui compte : la table, les gens, le moment.
Thanksgiving Chez Carrie, 14 rue Léopold Bellan, Paris IIème
Les 27, 28 et 29 novembre au soir : menu entrée, plat et dessert et le 27 et 28 au déjeuner avec le plat du jour
Réservation
Douceurs littéraires
Dimanche matin : Paris ralentit. On s’installe avec son café, on regarde les passants avancer dans une ville encore un peu froissée de la veille. Et puis la pensée s’impose : et si on avait un livre ? On file à la librairie avant que le café ne refroidisse. Et là, on tombe sur Le Dictionnaire Amoureux de la Pâtisserie, signé Pierre Hermé et Julie Mathieu. On découvre anecdotes, souvenirs, voyages et histoires de saveurs. Ce livre donne envie de comprendre ce que l’on goûte et garde en mémoire. Le dimanche prend une autre tournure. Douce, créative, délicatement sucrée. Comme si la pâtisserie devenait un état d’esprit et un style de vie.
Le Dictionnaire Amoureux de la Pâtisserie, disponible dans toutes les librairies

Pierre Hermé
Du salon de thé à la salle des ventes
Pour finir ce week-end déjà bien rempli, direction Artcurial. Là se prépare un moment historique : la première vente caritative dédiée à la Haute Pâtisserie française. 25 chefs emblématiques : Pierre Hermé, Cyril Lignac, Cédric Grolet, Nina Métayer, Amaury Guichon, Christophe Michalak, Maxime Frédéric… Une réunion destinée à être mises aux enchères au profit de BAB Charity, association qui accompagne les enfants atteints de leucémie à l’hôpital Armand-Trousseau. Chaque chef a imaginé un lot singulier: un atelier privé avec Nina Métayer, une immersion dans les champs de roses centifolia de Grasse, une visite VIP de l’académie d’Amaury Guichon à Las Vegas, un triptyque chocolaté par Yann Couvreur, une pyramide de 85 oursons signée Cyril Lignac… Chacun raconte une histoire, une vision du métier, une générosité. On ressort de l’exposition avec le sentiment rare d’avoir vu la pâtisserie changer de statut, tout en gardant sa fonction première, rassembler, toucher, faire du bien.
Artcurial, 7 Rond-Point des Champs-Elysées, Paris VIIIème
Exposition du 27 novembre au 1er décembre. Vente aux enchères le 1er décembre à 20h.
Emma Bentzinger
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